Le Maroc et l'Espagne renforcent la sécurité estivale
Pour protéger les touristes et les expatriés
se rendant au Maroc durant la période de vacances, des brigades spéciales
appartenant à la gendarmerie royale marocaine et à la guardia civil espagnole
contrôlent le périmètre méditerranéen.
Des patrouilles mixtes œuvrent ainsi “durant
toute la période estivale dans les régions d’Andalousie, de Valence, aux îles
Baléares, ainsi que dans les eaux territoriales et les espaces aériens
espagnols et marocains”, a déclaré le ministre espagnol de l'Intérieur Jorge
Fernandez Diaz.
Le Portugal et la France participent également à cette opération sécuritaire.
Cette initiative majeure entreprise dans ce domaine s'est mise en place le mois dernier après que Fernandez Diaz ait rencontré son homologue marocain Mohand Laenser, au cours d'une visite dans le royaume du Roi Juan Carlos, qui était accompagné d'une délégation de haut-rang, formée de responsables gouvernementaux et d'hommes d'affaires espagnols.
Les ministres avaient alors convenu que la
proximité géographique de leurs pays imposait une approche conjointe des
problèmes liés à la sécurité.
"L'Espagne est la frontière externe de
l'Europe et sans une coopération fructueuse avec le Maroc, gérer les menaces
faites à la sécurité paraît impossible", avait expliqué Fernandez Diaz aux
journalistes réunis à Rabat.
"La coopération sécuritaire a eu un
impact positif sur les efforts visant à réduire le terrorisme, le trafic de
drogue et l'immigration clandestine", avait renchéri Laenser.
Même avant la rencontre ministérielle, le
Maroc et l'Espagne avaient d'ores et déjà décidé d'établir des centres de
coopération au sein des complexes portuaires de Tanger-Med et d'Algeciras.
La mission de ces centres était de soutenir
le combat conjoint contre le terrorisme et le crime transfrontalier, avait
indiqué Laenser .
Pour sa part, Abdelali Wahili, journaliste,
explique à Magharebia que cette coopération massive dans la région
méditerranéenne vise non seulement à renforcer la sécurité dans ces zones
durant l’été, mais surtout à promouvoir la coopération internationale dans la
lutte contre le terrorisme.
Pour un autre expert dans les relations
Maroc/UE, Rachid Mastouri, cette initiative qui coïncide avec le retour des
expatriés ambitionne également de cerner le phénomène du radicalisme et du
salafisme, de plus en plus répandu chez certains émigrés.
‘‘Le développement des idéologies extrémistes parmi les Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) est aujourd’hui une source d’inquiétude qui nécessite un traitement spécial aussi bien du côté des pays d’accueil qu’au Maroc’’; explique-t-il.
‘‘Le développement des idéologies extrémistes parmi les Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) est aujourd’hui une source d’inquiétude qui nécessite un traitement spécial aussi bien du côté des pays d’accueil qu’au Maroc’’; explique-t-il.
L’année en cours a connu une vague
d’expulsions de MRE vers leur pays d’origine pour leur implication dans la
promotion d’idéologies salafistes jihadistes.
Au mois de mai, le ministre espagnol de
l’Intérieur avait avancé la thèse du salafisme radical pour justifier
l’expulsion de Noureddine Ziani, un ressortissant marocain présidant l’Union
des centres culturels islamiques de la Catalogne.
Plus d'une dizaine de Marocains ont par ailleurs
été expulsés de France l'année dernière pour la même raison.
L'expulsion vers le Maroc d'un homme, âgé de
24 ans, qui représentait "une menace pour la sûreté de l'Etat" est un
exemple parmi d’autres. L’homme postait sur des sites Internet jihadistes des
messages appelant à commettre des attentats.
Le ministre de l'Intérieur français, Manuel
Valls, avait rappelé à cette occasion que la "République restera
inflexible envers ceux qui, se trouvant sur le territoire national, veulent
s’en prendre à ses institutions et entendent faire prospérer un discours
radical et obscurantiste".
Source: http://www.icilome.com